Arianna, belle femme-enfant, est l'épouse de Giulio, qui est riche, plus âgé qu'elle, très amoureux et impuissant. Pour leur plus grande satisfaction à tous deux, il lui organise, sur une plage gérée par un mafieux, des rencontres avec des play-boys qu'elle choisit. Seule et impérative condition : chaque partenaire ne doit lui servir que deux fois. Mais un jour, elle jette son dévolu sur Mario, un tout jeune homme qui s'éprend d'elle et exige de la revoir. La transgression du tabou va irrémédiablement gripper la machine et tandis que nous découvrons le passé très étrange d'Arianna, la catastrophe approche : la jeune femme va entraîner Mario dans son toutamoi, ce recoin de grenier où elle discute avec une poupée, cet îlot de folie qu'elle est prête à défendre jusqu'au crime... En abordant, dans une langue épurée, quelque part entre Bret Easton Ellis et Simenon, un territoire bien éloigné des truculences siciliennes, la zone grise des dérèglements mentaux dans la banalité de la vie, Camilleri nous surprend une nouvelle fois par l'étendue de sa palette. Et confirme s'il en était besoin qu'il n'est pas seulement un grand écrivain de romans noirs, mais un grand écrivain tout court.