Dans la métropole milanaise, au cours d’un transfert à l’hôpital, un détenu érythréen, Haile, apparemment petit délinquant sans histoire, est libéré par un commando mafieux, dans des conditions particulièrement sanglantes. L’inspecteur Ferraro est mis à la disposition d’une de ses ex, Elena Rinaldi, commissaire d’une unité d’élite, lancée aux trousses de l’évadé. Avec l’aide de Lanza, hurluberlu génial qui travaille à l’Agence européenne, ils découvrent qu’Haile est un tueur particulièrement intelligent en quête de vengeance contre une mafia internationale. Au terme d’une traque policière à travers toute l’Italie, flics et bandits se retrouvent à Caserte, en plein territoire mafieux, pour un final époustouflant qui n’est pas celui qu’on croit, sous une neige dont on se demande ce qui lui prend de venir tomber en plein Mezzogiorno.   

Sur cette trame, Gianni Biondillo, virtuose de la digression et de l’observation humoristique des mœurs contemporaines, fait défiler sous nos yeux toute une humanité milanaise, du travelo pathétique au redoutable prêtre ouvrier, en passant par Mimmo ’O Animalo, le copain d’enfance et mafieux à la petite semaine, il s’attarde pour notre plus grand plaisir aussi bien sur les transformations des quartiers pauvres que sur le contenu des assiettes à travers l’Italie, il nous promène d’une pittoresque réunion de copropriété assaisonnée de dialecte aux brûlantes brousses d’Afrique parcourues de camions chargés de migrants, sans nous épargner les affres d’un père aux prises avec une fille adolescente, les guerres sales et les trafics mondiaux.