C’est un terrain vague, au milieu d’un lotissement de maisons pour l’essentiel réservées à des militaires plus ou moins gradés. Au fil des ans, les enfants du quartier en ont fait un terrain de football, où leurs rêves de gloire et de grandeur trouvent à s’exprimer, dans leurs cris, dans leur tête. Nous sommes à Dely-Brahim, une petite commune de l’Ouest d’Alger, dans la cité dite du 11 Décembre 1960 (date de la gigantesque manifestation populaire pour l’indépendance de l’Algérie). La vie est harmonieuse, malgré les jours de pluie qui transforment le terrain en surface boueuse, à peine praticable. Mais tout se dérègle quand deux généraux du régime débarquent un beau matin avec leur chauffeur, plans de construction à la main. Ils veulent venir s’installer là, dans de belles villas déjà projetées. La parcelle leur appartient. C’est du moins ce que disent des papiers « officiels ».

Dans l’innocence de leurs convictions et la certitude de leurs droits, les enfants vont s’en prendre directement aux deux généraux, qu’ils molestent. Bientôt, une résistance s’organise, menée par trois figures principales, Inès, Jamyl et Mahdi, autour desquelles s’agrègent les autres enfants du quartier, et les jeunes d’ici ou d’un peu plus loin.

Au contraire des parents, lâches et résignés, cette jeunesse s’insurge et refuse de plier. La tension monte, et la machine du régime se grippe : difficile de faire face à des enfants qui n’ont rien à perdre, et qui n’ont certainement pas tout à fait tort…