Comment faire tenir la vie de Nastasia Rugani sur une paume de main ? Les lignes, trop nombreuses, se multiplient en un arbre aux ramures infinies : un long-métrage permanent dans la tête, le dessin depuis l’enfance à bêtises, l’histoire familiale au cœur de la Croatie et de l’Algérie, rires larmes nerfs. Le goût de la solitude et nourrie en cette radicalité l’envie de sauver le monde, cet écart à l’adolescence où la vie anonyme de la fiction est un salut face à cette « sorte de mort » qu’est la fin de l’enfance, puits d’obsessions secrètes et de personnages. Et un jour, il y a la certitude d’un destin, « ne jamais prendre les enfants pour des crétins », et le geste rayonnant en une écriture de cendres et de beauté féroce (entre autres, Tous les héros s’appellent Phénix et Milly Vodović).